Le jeune Ilyss était allongé dans le dos, en plein milieu du jardin de son maître, et dormait comme un bienheureux. Piétinant allégrement un plan de bégonia et dérangeant sans remord une heureuse famille de taupe par ses ronflements, le bougre.
Pourquoi, gentes dames et damoiseaux, cet ado si peu gâté par la vie, ce pauvre petit agneau blond maltraité par le grand méchant Kraft rêvait sans surveillance dans le grand jardin du dresseur, me demanderez-vous ?
Tout simplement parce qu'il avait pris la substance diacétylmorphine, un opioïde obtenu par acétylation de la morphine, le principal alcaloïde issu du pavot à opium (l'Héroïne, bande d'ignares !). Il était ainsi tombé dans une sorte de léthargie délirante (la drogue est un fléau, braves gens, PRENEZ-EN !), et comatait comme un couillon de la lune qu'il était.

Autour d'Ilyss, tout était bleu. Le ciel était bleu, ça c'est normal, mais le petit nuage blanc à côté du soleil était bleu, aussi. Et le soleil lui-même était bleu. Il y avait un chemin bleu, qui menait à un village bleu, où toutes les maisons étaient bleues. Sur la place bleu, il y avait (bon, on va arrêtez là, je crois ... A moins que vous ayez envie que je continue de vous citer en entier la comédie musicale Emilie Jolie ? Imaginez ... Ilyss en petite chemise nuit blanche ... Hum, intéressant ... Arrg ! Enfer et damnation, je saigne du nez !). Mais le plus bizarre au milieu de tout ce bleu, c'était les champignons. Énormes, rouges à pois blancs, ils avançaient à petits pas en reniflant le sol. L'adolescent les trouvait très amusants, et ne pouvait pas s'empêcher de rigoler en les voyant.

Dans le jardin, le blondinet s'était levé et avait avancé en titubant vers le chenil. A présent, il pointait du doigts tous les chiant en se marrant comme un imbécile heureux. Quiconque aurait avisé la scène l'aurait pris pour un croisement entre une mouette rieuse et un bisounours (à moins que je ne sois le seul à imaginer des trucs pareils ... Mais là n'est pas la question). Bref, c'était très, très étrange.

Le camé avait continué son chemin et s'était approché du plus gros, du plus coloré, du plus amusant des Champignons. Il appuya sur ses gros points blancs, fasciné : le champignon était tout doux, et tout chaud.

Cetus s'éclatait tout seul avec une motte de terre (si, si, c'est bien plus intéressant qu'on peut le croire au premier abord !) quand tout à coup, il sentit une ... pression sur son dos. Ce n'était pas une caresse, ni un coup, en fait ça ressemblait plus à un tattement. Comme lorsque la vétérinaire regardait s'il n'avait pas mal quelque part. Il DÉTESTAIT aller chez le vétérinaire. C'était tout blanc, ça puait et il n'y avait pas de mottes de terre. Alors, le chien fit exactement ce qu'il faisait lors de ses visites dans ce lieu maudit. Il mordit. De toutes ses forces.

Le blond sentit quelque chose de plus rigolo que le champignon couler sur sa main. C'était comme de l'eau, mais en plus épais. Du milkshake, peut-être ? Pour savoir, Ilyss goûta le liquide , qui était d'un goût métallique pas désagréable du tout. Or, pour une raison inconnue, la drogue donnait soif à notre jeune ami. Il fit courir sa langue (pas fantasmer Dray, pas fantasmer ... Couché, mini-Dray !) le long de son bras et arriva à la source du milkshake d'acier, qu'il lécha consciencieusement.

La morsure faite par Cetusétait profonde, le sang coulait abondamment. Qui aurait cru que Ilyss avait des tendances vampiriques ? Pas Rua en tout cas, qui observait la scène d'un œil médusé. Après s'être désaltéré, Ilyss continua son périple à travers le pays bleu (damned, sans croiser un seul schtroumph !). Ce serait mentir que de dire qu'il ne se ramassa pas plusieurs fois, et puis c'est tellement plus marrant de le préciser ! En effet, successivement, il se prit un arbre, un rocher, un mur, un escalier, un chien, une plante verte, Rua, une palissade, un nain de jardin, une fleur, une motte de terre, un bout de bois, une pelle, un buisson, une tondeuse à gazon, un caillou et ... Kraft.
Cela faisait quelques minutes que ce dernier cherchait son esclave, se demandant quelle connerie il avait bien encore pu faire. Bizarrement, il tenait dans sa main un marteau et des clous, son plafond s'étant mystérieusement écroulé et il devait le réparer (oh, c'est vraiment pas de chance ...) et semblait être d'humeur à utiliser l'outil sur son cher souffre douleur (encore une fois, Il' ... RUN !!), quand celui-ci lui rentra violemment dedans.

Toujours en plein trip, le blond leva la tête pour regarder ce qu'il avait heurté. Mais ... Mais c'était ... Sa sœur bien-aimée ! Elle n'était donc pas morte ! Tout heureux, il se précipita sur elle.
- CALIIIIN !
Et il serra fort, comme un enfant avec un gros nounours. sa sœur enfin retrouvée.

Sauf que ce n'était pas sa sœur. Et le pire fut atteint lorsque le blond commença à rouler une pelle monumentale à son maître.
- Oh, comme tu as grandi ! Tu as bien écouté mes conseils et mangé beaucoup de soupe !
Kraft ne savait plus trop bien ce qu'il se passait chez lui ... Après son petit "incident", voilà que son esclave devenait dingue ? Mais mais mais ... Bordel, pourquoiiiii ?
Lorsque Ilyss commença à l'appeler "ma petite framboise des prairies fraîches du Nord", il ne put se retenir. Son poing partit tout seul. Oh mais oups ... Comme c'était dommage ... C'est vrai qu'il tenait toujours son marteau à la main ... (c'est vraiment trop bête, un oubli pareil ! Uhuhuhu.)

BAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAANG. Ce fut un espèce de bruit comme ça qui résonna dans l'esprit embrumé du drogué de service. Et quelques heures plus tard (ou quelques jours), il se reveilla. Et le pays bleu était redevenu ... La ville d'Uchuu Dorei.

Un immense mal de crâne lui plombait la cervelle. Dû à la drogue ou au coup de marteau, telle était la question, mais en tout cas, ça faisait un mal de chien (Roscoe, Cetus ! Okay, je sors ... -->).
Il se le va tant bien que mal, et s'aperçut de l'état de son bras, à moitié dévoré, qui saignait toujours et avait pris une étrange couleur verdâtre. Oulà ... Euh ... Oskour ? Il releva la tête pour chercher de l'aide, et aperçu Rua, qui le regardait fixement. Il tendit son bras valide pour l'interpeller, mais l'hybride s'enfuit en courant avant qu'il ait eu le temps de prononcer un seul mot.

Euh ... WTF ?

Il décida alors de rentrer dans la maison, malgré le risque certain qu'il tombe sur son maître. En effet, Kraft était dans le salon, et sirotait tranquillement un verre d'alcool. Au bruit que fit Ilyss lorsqu'il entra, il se retourna dans sa direction (la discrétion, tu connais pas ?). Et c'est lorsqu'un grand sourire sadique ourla les lèvres du maître que l'adolescent se rapella. Oh non, pas de son aventure au pays bleu. Nan, nan, de sa prise d'héroïne exagérée, et de sa perte de mémoire.
Qu'avait-il bien pu faire pour se retrouver avec un bras à moitié mort, une Rua parano et un Kraft énervé au possible ? Il ne le saurait sans doute jamais, mais en dévisageant l'expression du dresseur de chien, il se jura que plus jamais, au grand jamais, il ne toucherais à la drogue. Ou pas.






... Et voilà les gens ! C'est terminé ! Un petit moment que je l'avais finis, mais j'avais la flemme de poster. Bref, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! En attendant, je réfléchis à qui sera ma prochaine victime, mouahahah ...