Il parait que je suis une œuvre d’art. Enfin, c’est ce qu’aimait répéter mon ancien maître, une sorte d’illuminé de photographies coquines. J’ai donc un physique plutôt attrayant pour avoir posé pendant une partie de mon adolescence dans un magasine coquin. Savez-vous le plus étonnant ? Je me demande ce que les humains peuvent trouver de « kawaï » aux gens de ma sorte. J’approuve totalement ceux qui nous caractérisent de monstres mais ce que je désapprouve en revanche, c’est que nous soyons sous-estimés sous peine d’être différents. Après tout, nous n’avons jamais souhaité naître ainsi et notre monstruosité nous ne la devons qu’à ceux qui nous ont créés. Enfin, revenons-en à mon physique puisque malgré tout ce que j’en dis, il a bien du faire baver de vieux pervers dérangés.

Je suis une jeune femme approchant le mètre soixante-dix pour un poids parfait de cinquante-six kilos. Ma silhouette est harmonieuse, élégante et s’apparente, sans disgrâces, aux charmes félins. Additionné d’une grande souplesse, mon corps ondule presque au rythme de mélodies exotiques. Ma peau est plutôt pâle mais velouté à l’aspect et douce au toucher. Mes quatre membres trouvent des proportions tout à fait justes et conservent l’équilibre bien connu d’un chat sauvage. Je dispose d’une musculature entraînée étant d’un naturel soignée pour l’apparence. Aussi, aucun muscle flasque ne restera insoumis à l’exercice. On verra sans surprises mes jambes façonnées sans contrefaçon ainsi qu’un ventre plat à faire rougir une planche de surf. Pour continuer dans la lignée des planches, navrée de vous frustrer, mais je ne suis en aucun cas une planche à pain. Enfin, sans tomber dans l’excès, je ne suis pas non plus une vache à lait. Admettons simplement en gens bienséants que mes formes restent voluptueuses à souhait.

Approchons à présent notre regard averti vers une partie de mon corps qui sera j’espère celle que vous croiserez du regard en premier : mon visage. Ses contours légèrement anguleux pour mon menton trouvent rondeurs pour mes joues. Mes traits y sont réguliers et presque attendrissants. Une certaine innocence, qui sait ? Enfin, défaisons bien vite cette illusion, n’auriez-vous donc pas remarqué ces sourires plutôt taquins que je vous faits ? Dessinés sur ces lèvres fines et simples, elles sont parfois traversées par une petite langue rose, léger réflexe que je conserve de mon hybridation. Ma dentition quand à elle, devant être la plus possible ressemblante à celle humaine, est parfaitement alignées et blanche, à l’exception sans doute de petite canines légèrement ressorties aptes à déchiqueter n’importe quelle chair se présentant à mon museau. Mais poursuivons plutôt notre description vers l’ambre teinté de tonalités dorées et plutôt secret de mes iris. Mes yeux sont ce qu’ils sont mais ne vous compromettez pas, les émotions qui y transparaissent ne sont peut-être que tendres illusions. De même que ces battements de cils bruns pourraient très bien seulement signifier qu’une poussière m’importune ? Enfin, tentez bien quelque compliment mais pardonnez avant tout mon rire cristallin si je vous trouve ridicule. En dernier point ne succombez pas au parfum se dégageant de ma chevelure châtain ondulée et soyeuse, caressant le creux de mon cou délicat.

En somme une bien jolie demoiselle si je ne devais pas supporter les inconvénients de l’hybridation. Et oui, j’ai beau les masquer, les couvrir, ces attributs dévoilent sans cesse ma réelle nature. A commencer par l’iris de mes yeux. Ne pouvais-je pas me contenter d’une pupille ronde et pleine ? Non, il fallut que j’hérite de prunelles en croissant se rétractant plus ou moins en fonction de la luminosité. Oui puisqu’en plus de cette fantaisie apparente et franchement gênante, ma vision de jour s’en retrouve considérablement changée. Mais passons ce premier détail qui n’est peut-être pas le plus remarquable au premier regard. Non ce sera sûrement ces oreilles châtains et velues, au sommet de mon crâne, surplombant ma chevelure si joliment coiffée.qui vous frapperont. Certes, mon ouïe s’en retrouve améliorée, mais je me serais privée de cet accessoire, sans parler de cette irrémédiable queue qui me pousse au bas des reins et qui s’agite parfois d’impatience de façon frénétique. Mon odorat lui aussi se retrouve amélioré, cela pouvant paraître très utile, mais détrompez-vous ! Les odeurs inconvenantes se retrouvent décuplées par la sensibilité de mon odorat et je me retrouve bien vite incommodée par celles-ci. De même que mon goût immodéré pour les poissons devient très apparent. Je ne peux m’empêcher alors que je les déguste de réprimer un petit miaulement de satisfaction. Enfin, cette situation m’est exaspérante, vous l’aurez deviné. Mon hybridation a même parfois tendance à me rendre risible au point que je n’ose même plus me montrer en public. Nous sommes des bêtes de foire dans ce monde de décérébrés, existe-t-il ne serait-ce qu’une personne dotée de raison et de sagesse parmi vous pour nous considérer comme de véritables êtres de votre rang ?

S’il existe bien un proverbe que j’approuve totalement, c’est bien celui-ci : « Ne vous fiez pas aux apparences »

On dit souvent des femmes que ce sont des démons, de vils êtres ne servant qu’à charmer l’homme toujours droit et pur. Pardonnez-moi l’expression mais, si ces benêts succombent, c’est sûrement qu’ils le veuillent bien, vous ne pensez pas ? Enfin quoi qu’il en soit, malgré mon physique plutôt sensuel, je ne suis en rien une neko facile. Mes sentiments sont gardés farouchement quelque part dans une case à part de mon esprit. Et pour cause, j’ai une vision plutôt partagée de l’Amour. En fait, je n’aime pas en parler, je préfère le montrer. Et là encore faut-il encore que le prétendant en valle la peine. Oui, je ne tombe pas facilement amoureuse. On ira même affirmer que ces occasions restent évènementielles ! Mais pour ce qui est des joies charnelles, c’est toute autre affaire. Je suis une acharnée de la séduction à condition d’abandonner mon corps à des individus qui ne me traiteront pas comme leur esclave ou comme une moins que rien. Oui, vous avez touché le second point dominant de ma personnalité. Je suis aussi fière qu’un paon et de surcroit, très indépendante. J’aime mener la danse et me montrer entreprenante. La liberté régit mes actes et je me fous bien ce que peuvent bien en penser les autres. Enfin, disons que je pense cela dans la mesure où ma liberté individuelle ne va pas à l’encontre de celle des autres. Additionnée d’une pointe de narcissisme, je sais ma confiance en moi inébranlable. D’où mon côté manipulateur réglé comme une horloge lorsque mes méthodes finissent par s’appliquer en temps réel. Je parviens toujours à mes fins, après tout les caprices sont fait pour être exaucés, non ? Parlons à présent, de mon franc-parler. Mes dires sont honnêtes et parfois même un peu tranchants. Je suis difficilement indulgente, j’aime à ce que les choses soient faites correctement. Il m’arrive de m’emporter pour un rien et de faire mes griffes sur de pauvres victimes innocentes mais c’est humblement que j’irais m’excuser auprès d’elle ensuite. Premier paradoxe de mon tempérament : malgré toute la fierté qui me compose, j’admets très volontiers mes tords puisque je me sais éperdument impulsive et parfois même un peu sauvage.

Enfin, laissons ce côté femme fatale et intéressons-nous à présent au second versant de ma nature. Je persiste à croire qu’il existe une dualité en chacun, un côté doux et un côté piquant, plus ou moins dosé selon les fantoches personnages que nous incarnons.

Ma posture de polichinelle se résume à une très grande joie de vivre ancrée au plus profond de mon être et d’un enthousiasme sans fin. En ma compagnie, pas question d’ennui. Au menu, fêtes, danses humour en abondance et cascades en tous genres. Ce qui explicite ma réticence à travailler. Je ne suis pas flemmarde mais je trouve ça d’un ennui… terrible ! Autrement, j’ai l’affreuse tendance à vivre les choses à 200%, ce qui entretient mes fâcheuses prédispositions à devenir hypersensible. Mon côté doux c’est aussi un besoin de materner amants comme ami(e)s, de leur préparer, en véritable fée du logis, de bons petits plats, de les chouchouter et de les combler de mon affection débordante. La saint Valentin prend d’ailleurs une connotation vitale pour moi. C’est une fête que j’attends avec beaucoup d’impatience et qui n’est jamais préparée sur le pouce. J’aime prendre le risque d’accorder ma confiance aux autres facilement, mais c’est une fausse apparence, car je feins souvent de nier de mauvais penchants que je devine pourtant facilement chez les autres. C’est une méthode un peu hâtive qui consiste à étendre rapidement mes cercles de relations afin de trouver avantages chez les autres. Pas que je sois intéressée ! Pas le moindre, disons plutôt que je sais saisir l’opportunité quand elle se présente et que je ne laisse pas la moindre place au hasard.

En somme sans être de nature sinueuse et incompréhensible, je sais éperdument où se situent mes envies et mes intérêts et sais faire preuve de lucidité afin de m’adapter aux diverses situations hétéroclites qui se présenteraient à moi. Je ne pique que si l’on mord et ne m’attaches que si l’on est disposé à recevoir mon affection. Ma personnalité pourrait même se résumer dans la formule simpliste du « œil pour œil, dent pour dent » ou plus fréquemment appelée, loi du talion.

On dit souvent de la vie qu’elle est cyclique. Que l’Homme nait immature et meurt de la même sorte. Que sa vie commence par une souffrance, la naissance et qu’elle s’achève par l’expiration de ses tords. On va jusqu’à admettre qu’après chaque échec suit une réussite, que la pluie précède le beau-temps et que toutes ces philosophies restent au-delà du bon vouloir des Hommes. C’est ce que les naïfs aiment à prétendre, plaisent à s’entendre dire. C’est ce à quoi la passivité aboutit. Le destin a toujours appartenu aux Hommes. La part d’inné est une chose surmontable par l’intelligence Humaine, sans cela, en quoi serions-nous supérieurs aux animaux. A cette réflexion, on poserait aisément le stéréotype que je suis une vieille fille, là encore c’est se reposer sur des préavis. Je suis une neko qui a su sortir la tête de l’eau, ou le mouton qui n’a pas voulu suivre le troupeau. Et ma force se résume à la capacité de faire des choix, à agir tout au long de cette existence dite cyclique. Je ne veux pas croire à la superstition des neuf vies d’un chat car on rate tant en se disant qu’on a toujours le temps de rectifier le tir et de vivre sa vie comme on l’entend. Je ne rejette pas cette pensée, j’y baignais même jusqu’à ce que cette situation me pèse et devienne insoutenable. La liberté de choix est la plus belle hérésie que l’Homme n’ait jamais inventée. Mais revenons à l’enfance, puisque s’il existe bien deux seules vérités, c’est qu’un être vivant nait et meurt en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

Mauvaise blague

Je suis née parait-il, un certain mois d’avril, et même le premier jour de celui-ci. La bonne blague que cette naissance dut être pour mon ingrate de mère. Quel poisson d’avril ou plutôt quel poison devais-je représenter pour elle. D’origine neko ou humaine, ce dont je suis certaine c’est que j’ai toujours eu cette apparence de monstre, si jeune fus-je. Ce dont je lui serais toujours reconnaissante en revanche, c’est d’avoir eu la décence de pondre l’ignominie que j’étais dans un établissement hygiénique, un hôpital. De là, je pu au moins conserver une bonne santé et rester en vie malgré son vœu d’abandon. Vous pensez sans doute que j’ai une opinion plutôt tranchée sur ma famille ? Je ne me base que sur de simples faits, et si ma mère avait vraiment voulu me garder, elle l’aurait fait, même si ceci lui aurait coûté la vie. Je suis heureuse de ne pas la connaître car ce vis-à-vis aurait représenté plus une honte qu’une quelconque réjouissance de ma part. Je suis incapable de compatir à son sort et à sa lâcheté, c’est ainsi, on ne choisit pas sa famille. Mais poursuivons plutôt. Comme n’importe quel enfant, je fus entretenu un temps à l’hôpital puis on me transféra dans un orphelinat. Sauf que ma différence s’avéra bien vite repoussante de la part de mes camarades, je n’étais pas conviée aux jeux. Bien sûr, cela me blessa, mais au lieu de compatir, je me renforçai de caractère et devenais bien plus agressive qu’ils ne l’étaient envers moi. Je gagnai la considération des plus braves et c’était tout ce dont j’avais besoin. Fort heureusement, cet établissement nous délivra à moi ainsi qu’à mes camarades, races confondues, la même éducation. Je n’étais pas bête pour une neko et défiai tous les préjugés. J’appris vite à lire, à compter et tout le tralala. J’appris même à me conduire en complète humaine conciliante et douce. Mais c’était sans compter mon revers de chemise plutôt sauvage et rebelle. Je crois que cette enfance, c’est un peu ma part de primitivité et d’animalité. La période de ma vie où la situation m’échappait totalement à ses débuts mais qui finit bien par plier à mes convictions affirmées.

Puberté brutale et incompréhensible

L’unité de l’orphelinat finit par se rompre. Je fus séparée des autres, mise à l’écart comme une bête dangereuse. On finit même par me vendre à une animalerie. J’étais alors encore bien jeune, je devais avoir, disons, 11 ans ? Mais je compris aussitôt ce qui m’arrivait. Je n’éprouvais aucune rancœur envers mes prédécesseurs mais les plaignais plutôt, si ignorants. Je trouvai vite maître, pensez-vous bien, même si j’étais préadolescente, il sut déceler sur ma frimousse et sur mes charmes féminins prématurés que je détenais un véritable potentiel physique. Quel triste personnage que ce maître là. Une sorte de photographe passionné de… fesses. Il fut au début quelque peu surpris de mon manque de docilité et s’efforça à me faire rentrer dans un moule de soumission et d’affection. Chose qu’il fit bien mal en partie. Et comme il n’était pas non plus un pédophile, il attendit patiemment que mon corps gagne en maturité pour me priver de ma virginité vers mes 14 ans. Loin de me laisser faire, ce « cadeau » ne lui fut offert qu’à une ferme condition : je tenais à recevoir une éducation conséquente, comme n’importe quelle fille de mon âge. Il aurait bien évidemment refusé ce chantage si je n’avais pas été si ferme en menaces et si sauvage en réticences. Ma première fois fut donc sale et douloureuse, pour ne pas insister sur la brutalité avec laquelle il brisa l’hymen de mon innocence. Il tint promesse cependant, ce qui me rassura en partie sur ce sacrifice. J’appris bien vite, en partie occupée jusqu’à mes 15 ans, aux tâches ménagères et à cette fameuse occupation. J’étais devenue un parfait cordon bleu, et une neko très ordonnée, aussi bien de pensée que de faits. Au fur et à mesure des années, je m’étais attachée à mon maître, une affection plutôt craintive mais tout de même. Voyant que j’étais devenue plus raisonnable envers ses attentions, il me donna un travail dans son affaire. Je devais être modèle pour un magasine coquin. Mon travail consistait à poser dans des poses séductrices et sensuelles. Dès lors, j’étais connue sous le surnom de Katie, pour ne pas dire Kitty. Depuis, sa revue gagna en public, ce qui le satisfaisait bien entendu. Dans un accès de bonté, il mit même une partie de mes recettes dans une boite, qu’il me promettait accessible à ma majorité.

L’avènement d’une aire nouvelle.

Ce cinéma ne dura, fort heureusement pas pour ma fierté jusqu’à ma majorité. Lorsqu’un de ses partenaires finit par me proposer une place en temps qu’actrice porno, en toute lucidité, je décidai de m’enfuir. Je parvenais à me détacher, et à fouiller la maison afin de retrouver la fameuse boite. Je pliai bagages avec le peu d’affaires que je possédais puis quittai la villa et m’arrachai à cette ville. Je trouvai du travail dans une ville voisine et finit par passer le bac en alternant études et petits boulots. Une vie plutôt humble mais qui me plaisait puisque je connaissais enfin la liberté d’un Homme. Et cette vie d’indépendance me convenait parfaitement. Je me prenais en main véritablement, débarrassée de toute emprise. De plus, malgré mes différences, je plaisais à beaucoup de personnes par mon honnêteté, mon aptitude à séduire et mon enthousiasme. Dès que j’eus un peu plus d’argent, je pratiquai de la gymnastique afin de sculpter mon corps et d’en faire presque un temple de dévotion personnelle. J’étais une belle jeune fille et j’en avais conscience. Je savais me débrouiller par mes propres moyens et cela renforçait ma confiance en moi. Je me savais capable du pire comme du meilleure et ce entièrement par ma propre volonté. Je finis par encore déménager, étant parvenue à regrouper un bon capital, suffisant pour pouvoir m’installer ailleurs et travailler dans un restaurant. Je déménageai enfin et échouai à Uchuu-Dorei espérant y vivre dans la même mentalité et réussir en cuisine.


Joueur